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La difficulté avec les composantes RVB est qu'elles ne suffisent pas à définir complètement les couleurs d'une image ; l'expérience de tous les jours montre que ces couleurs peuvent changer sensiblement quand on passe d'un moniteur à un autre, ou d'un moniteur à une imprimante. Le but des techniques de gestion de la couleur est de remédier à tout cela, de manière à avoir des couleurs exactes sur le moniteur et sur l'imprimante — enfin... autant que faire se peut.
Ces techniques trainent une réputation tenace de complexité et d'hermétisme. De fait, les théories de la couleur sur lesquelles elles reposent sont plutôt délicates, mais nous espérons démontrer dans cette page qu'on peut expliquer les choses de manière pragmatique et simple, de manière à utiliser ces techniques sans trop d'états d'âme.
Nous ne parlerons que de «composantes RVB» par souci de simplicité, mais il faudrait comprendre «composantes chromatiques», qui, selon les cas, pourraient être des RVB, des CMJN, des niveaux de gris... Il est toutefois probable que la plupart de nos lecteurs n'ira pas au-delà de ces RVB.
Tout ce qui suit concerne surtout Photoshop à partir de sa version
6, mais on verra que les fonctions essentielles pour l'impression d'images
photographiques ont également été incluses dans Photoshop Elements
Il faut savoir qu'on sait définir les couleurs de manière scientifique, chaque couleur étant complètement caractérisée par trois composantes L, a et b. C'est comme ça, admettez-le. Or, pour diverses raisons pratiques, on préfère manipuler des composantes RVB dans les différents éléments de la chaîne graphique. Le grand principe de la gestion de la couleur est de savoir sur chacun de ces éléments à quelles couleurs exactes correspondent les RVB traités ou fournis par cet élément, et ce sont ces couleurs exactes qu'on transmet d'un élément à un autre. On devra donc connaître les régles de passage
RVB <—> couleurs exactes (Lab)
spécifiques à chaque élément. Ces règles constituent ce qu'on appelle profil (ou espace) colorimétrique de l'élément. Sur le plan informatique, on les encode dans des fichiers «ICC» ou «ICM», selon qu'on est MacOS ou Windows, mais il s'agit des mêmes fichiers.
Nota : les débutants cherchent souvent une distinction entre profil colorimétrique et espace colorimétrique. On pourrait en faire une (l’espace serait l’ensemble des couleurs accessibles au moyen des règles contenues dans le profil), mais en pratique, les deux termes s’utilisent l’un pour l’autre et il est inutile de chercher à les distinguer. Si on veut désigner sans ambiguité l'espace des couleurs accessibles, on utilise un autre mot, le gamut.
Après les explications précédentes, on devine qu'il y a deux grandes catégories de profils :
En fait, ces profils conventionnels reposent sur l'expérience fondatrice de la théorie additive des couleurs, où l'on obtient les différentes couleurs en superposant sur un écran trois faisceaux, rouge, vert et bleu, dont on module l'intensité. De manière plus précise, ces profils se réduisent aux éléments suivants :
On notera que les deux premiers profils donnent des tons très voisins (le sRGB étant un peu plus clair pour les tons sombres) alors que ColorMatch donne des tons partout nettement plus clairs. Pour les curieux, la luminosité est régie par une simple loi de puissance des RVB pour les deux derniers profils, avec le « gamma » comme exposant (2,2 pour AdobeRGB et 1,8 pour ColorMatch) alors que sRGB est régi par une formule nettement plus compliquée.
Le gamut est l'ensemble des couleurs qu'on peut atteindre à partir d'un périphérique donné, ou, plus généralement, à partir d'un profil colorimétrique donné. En effet, chacune des composantes RVB ne pouvant aller que d'une valeur nulle à une valeur maximale (255 quand chaque couleur est codée sur un octet), le jeu des relations RVB <—> Lab contenues dans le profil fait qu'on balaie ainsi un domaine limité de couleurs exactes : c'est le gamut du profil considéré.
L'étendue du gamut — en termes plus simples, dans le cas d'un périphérique, l'étendue des couleurs que ce périphérique peut analyser ou reproduire — est une caractéristique très importante des différents profils. Il existe des représentations graphiques dans l'espace Lab (ou un espace équivalent) permettant de comparer de manière précise ces différents gamuts, mais nous contenterons ici de quelques mots schématiques :
Représentation de quelques gamuts:
bleu clair : scanner à plat
jaune : sRGB
marron Epson 2100 (jet d’encre)
rouge : quadrichromie classique
Le fond coloré représente l’ensemble des couleurs
visibles par l’oeil humain.
La figure ci-dessus donne un exemple de ce genre de visualisation. Seuls
les experts comprennent vraiment ce qu'on voit dans cette figure, mais cela
n'a pas beaucoup d’importance en pratique. Ce qui compte est de
bien savoir quand le gamut se rétrécit lorsque l’on
passe d’un élement de la chaîne graphique à un
autre, car on risque alors de perdre des couleurs. C’est cette
possibilité qui fait qu'on ne peut pas préserver l'exactitude
de toutes les couleurs tout au long de la chaîne graphique. En
pratique cela arrive immanquablement quand on arrive à
l’imprimante, mais aussi, quelquefois, dans l’image
affichée par le moniteur.
Régler ces préférences est très utile pour être averti du profil colorimétrique des diverses images et pour décider de ce qu'on doit faire quand une image s'ouvre avec un profil inattendu.
Tout se passe dans la boîte de dialogue ouverte sur le menu Edition>Couleurs, dont l'essentiel est reproduit ci-dessous. Les chiffres reportés dans la figure correspondent aux commentaires numérotés ci-dessous :
Les quatre menus déroulants ouvrent la liste des profils enregistrés dans votre machine. En principe, le premier menu (RVB) ne donne accès qu'à des profils RVB, le deuxième (CMJN) qu'à des profils CMJN, etc. Les diverses options de la liste Paramètres (en 1 sur la figure) correspondent à des choix préenregistrés. Aucun ne nous convient particulièrement, mais on verrra que ça n'aura pas beaucoup d'importance en pratique. Nous suggérons néanmoins les choix indiqués dans la figure, notamment sRGB pour la liste «RVB» et Gray Gamma 2.2 pour la liste «Gris»
Nous suggérons de cocher ces trois cases tant que vous ne vous serez pas habitués aux réactions de Photoshop, afin de ne pas appliquer aveuglément les règles définies juste au-dessus. Vous pourrez toujours ensuite désactiver ces cases si vous trouvez trop répétitives les demandes qu'elles déclenchent.
On sait que la barre d'état de Photoshop (juste en dessous de
l'image sous MacOS, comme dans
l'image ci-contre, ou déportée en bas de l'écran sous
Windows) porte un menu local qui permet d'afficher diverses informations
sur l'image ou sur la session de travail. On peut choisir d'afficher le
profil colorimétrique, comme dans la figure ci-contre.
Ici, on lit «sRGB».
La conversion de profil consiste à changer tous les RVB d'un fichier de manière à ce que les nouveaux RVB avec le nouveau profil redonne (en principe) les mêmes couleurs exactes que les anciens RVB avec l'ancien profil. On peut faire cette opération à tout moment au moyen du menu Image > Mode > Convertir en profil ou bien Editer > Convertir en profil selon qu’on a une version antérieure à CS2 ou non.
La boîte de dialogue rappelle de quel profil on part et demande dans quel profil on veut convertir. La case Aperçu permet de voir ce qui arrive à l’image : en principe, il ne devrait rien se passer, sauf si le gamut diminue avec le deuxième profil. Dans ce cas, il peut y avoir des couleurs en dehors du gamut final, qu’on ne peut plus conserver fidèlement ; il faut bien décider de ce qu’on va en faire et c’est à ça que servent les options de conversion. Nous retrouverons ces options plus loin, à propos de l’épreuvage virtuel et nous les étudierons à ce moment.
Cette boîte de dialogue n’intervient que si l’utilisateur change volontairement de profil. Il y a d’autres conversions dans la chaîne graphique qui se font tout autrement :
Quand on change le profil d’une image, on conserve inchangées ses composantes RVB mais on en change la signification. Comme l’aspect de cette image est donc automatiquement modifié, ce n'est pas une opération qu'on fera dans le traitement normal d'une image. Par contre, il arrive qu'on ouvre des fichiers dépourvus de tout profil, et il faut alors bien leur en donner un. Par exemple :
Cette attribution peut se faire à tout moment au moyen du menu
Image > Mode > Attribuer un profil ou bien Editer > Attribuer un profil
selon qu’on a une version antérieure à CS2 ou non.
Il s’agit d’un point controversé. Les balises EXIF sont des données incluses dans les fichiers numériques qui donnent différentes indications sur les conditions de prise de vue (nom de l’appareil, vitesse, diaphragme, ISO, et bien d’autres). Après avoir ainsi gonflé le fichier d’une foule d’informations, on a imaginé de gratter quels octets sur le poids du fichier en ne mettant pas explicitement tous les paramètres du profil de l’image mais simplement son nom dans une balise EXIF, ce qui est évidemment bien suffisant lorsqu’il s’agit d’un profil bien normalisé comme sRGB ou AdobeRGB(1998). - L'ennui est qu’il arrive ensuite que ces images soient traitées par des logiciels graphiques un peu vieillots qui peuvent changer le profil de l’image sans pour autant modifier cette balise en concordance, de telle sorte que cette balise entre en conflit avec le profil intégré. Que faut-il faire dans ce cas ?
Photoshop offre simplement d’ignorer cette balise de profil EXIF, en
cochant la case ad hoc dans le menu Préférences > Gestion
des fichiers. Cette solution n’est pas très satisfaisante. En
effet, cela supprime bien le conflit précédent, mais toutes
les images des APN récents qui se contentent de cette balise pour
indiquer leurs profils sont considérées comme des images sans
profil incorporé et Photoshop va régulièrement
demander quel profil il doit leur attribuer. Si ça vous fatigue
— et si vous estimez qu’il y a peu de risque de tomber sur ce
conflit —, enlevez donc cette option dans vos
Préférences.
Cette fonction d'épreuvage virtuel offre une prévisualisation de ce qui va se passer lors d'une conversion, pour une impression par exemple. On fait simplement une conversion temporaire vers le nouveau profil et on regarde ce qui se passe sur l'écran. Si le moniteur a un gamut plus large que le nouveau profil — et ce sera souvent le cas lors d'une conversion pour une imprimante —, la comparaison avec l'affichage initial mettra en évidence les dégradations éventuelles liés à la conversion.
Tout se passe dans le menu Affichage>Format d’épreuve. En
général, votre profil n'apparaîtra pas en clair et il
faudra choisir le sous-menu Personnalisé. On voit alors s'ouvrir la
boîte de dialogue ci-dessous,
où les réglages essentiels sont les suivants :
1 - Aperçu
Cochez cette case pour voir en temps réel ce qui se passe.
2 - Profil
Cette liste déroulante donne tous les profils enregistrés
dans le système. Une fois qu'on a choisi, le système fait
une conversion des RVB à la volée vers
ce profil et on voit donc comment les couleurs sont affectées.
Si on cochait la case Conserver les valeurs chromatiques, on effectuerait une attribution du profil de sortie et non pas une conversion. On voit alors ce qui se passerait si on envoyait les RVB non modifiés vers le périphérique ayant ce profil (par exemple une imprimante commerciale genre Fuji Frontier — dont on aurait relevé le profil).
3 - Mode (de rendu)
Le gamut d’une imprimante est plus petit que celui de l'espace de travail, et il y a donc des couleurs «hors gamut» (couleurs inaccessibles, ou non imprimables), qu'on est bien obligé de ramener d'une façon ou d'une autre dans ce qui est imprimable. La norme du consortium ICC a prévu quatre façons de s'y prendre qui correspondent aux quatre options possibles pour ce mode de rendu. Il n'y a pas de règle précise pour décider du meilleur rendu : essayez et prenez ce qui vous plaira. Les couleurs hors gamut sont rendues de manière très légèrement différente selon le mode choisi (sauf éventuellement pour les teintes foncées), mais les couleurs imprimables peuvent elles aussi être modifiées :
Se reporter à notre page spécialisée pour avoir plus d'informations sur ces modes.
4 - Compensation du point noir
N'existe que depuis Photoshop 7.
Laisser coché, à titre de précaution.
En pratique, cette option est indispensable si on a choisi le rendu en
colorimétrie relative sur papier mat. En effet, le «
noir » le plus dense qu’on puisse déposer sur ces papiers
n’est pas très profond. Appelons-le « noir-papier ».
Tous les tons sombres de l’image qui seraient plus foncés que
ce noir-papier vont forcément apparaître en « noir-papier
» sur l’impression, puisque l’imprimante ne peut pas faire
plus sombre. C’est ce qui va se passer en colorimétrie
relative stricte (puisqu’on ne modifie pas les couleurs), et on
obtient alors des noirs bouchés sur le papier. L’option
Compensation du point noir éclaircit les tons les plus
sombres de l’image afin de les ramener dans la gamme de
densités que l’imprimante peut rendre. On retrouve alors les
nuances entre ces tons sombres, mais c’est évidemment au prix
du strict respect des couleurs en colorimétrie relative.
L’effet est beaucoup moins critique pour les papiers brillants.
Cette adaptation du noir de l'image au noir-papier est automatiquement
réalisée avec le rendu perceptif (mais d'une autre
façon, rendant toute l'image généralement un peu plus
claire). Par conséquent, en toute logique, cette compensation du
point noir ne devrait pas avoir d'effet en rendu perceptif.
L'expérience prouve qu'il y en a un, léger. Encore une fois,
à vous de voir et de choisir.
5 – Autres options
Le bouton Enregistrer enregistre le choix du profil choisi et des réglages de conversion, de telle sorte que ce profil apparaît ensuite directement dans les rubriques du menu Afficher>Format d'épreuve lors des appels suivants.
Les deux boutons Simuler simulent ce qu’on aura sur le papier en tenant compte du blanc du papier (qui n’est pas rigoureusement blanc), et surtout du noir réalisable sur ce papier. On aura immanquablement un choc en essayant cette dernière option, tant l’image va se voiler — surtout si on travaille avec un papier mat. Pourtant, si on est bien équipé pour comparer l’image papier à l’image écran, c’est bien à peu près ce qui va se passer…
Une fois qu'on aura fait son choix sur le profil et l'options de rendu, on pourra faire des aller-retours entre l'affichage normal du moniteur et cet affichage «d'épreuve» avec le menu Affichage>Couleurs de l'épreuve (CTRL-Y)
Nota : on se demande souvent quel est l’effet des rubriques
Format d’épreuve > RVB dans le menu d'affichage
d'épeuves. Ces rubriques ne font pas une conversion de
l’image, mais une attribution (virtuelle) des profils suivants
— RVB Windows : attribution du profil sRGB
— RVB Macintosh: attribution du profil AppleRGB
— RVB Moniteur : attribution du profil de votre propre moniteur.
On peut ainsi prévoir l’aspect que prendrait l’image sur
un affichage Windows standard (c.à.d. non calibré), sur un
(très vieux) affichage MacOS non calibré, et… personne
ne sait très bien à quoi peut servir la troisième
option :-)
Nous ne parlerons ici que des impressions pilotées par Photoshop. Le principe est simple :
La mise en œuvre a sensiblement évolué d'une version à l'autre de Photoshop. On ne suit clairement la logique précédente que depuis la version CS2. Dans le dialogue d'impression (menu Fichier>Imprimer depuis la version CS3, ou bien Fichiers>Impression avec aperçu pour CS2), on trouve les trois listes déroulantes qui reprennent clairement les trois premiers points de la liste précédente. Ensuite, jusqu'à la version CS5, on passait manifestement la main au pilote d'impression alors que la version CS6 a en quelque sorte intégré celui-ci au dialogue d'impression de Photoshop même.
C'est une nécessité ! Le moniteur doit restituer les couleurs exactes du document en chantier, afin que le travail de mise au point soit directement transposable sur le dispositif de sortie (qui doit lui aussi restituer ces couleurs exactes, au moins à l'intérieur de son gamut). Attention, il faut aussi veiller à éviter tout effet de contraste simultané qui pourrait fausser la perception des couleurs à l'écran. En pratique, cela veut dire qu'il faut placer l'écran dans un environnement le plus neutre possible, sans couleurs vives et pas trop lumineux.
Ce réglage du moniteur cela passe par deux phases pilotées par un logiciel ad hoc :
A la fin du processus, le fichier «profil d'écran» permettra de traduire les couleurs exactes demandées par le logiciel graphique en composantes RVB à envoyer aux circuits vidéo. Cette traduction n'est pas assurée par le logiciel graphique mais par les routines spécialisées ColorSync ou ICM du système d'exploitation.
Du temps des moniteurs cathodiques, on utilisait parfois un utilitaire du genre Adobe Gamma. Ce genre de produit permet un réglage subjectif du moniteur en contraste et en luminosité (c.à.d. en faisant appel à la perception de l'opérateur). Il n'y a aucune caractérisation des primaires : soit on utilise des données constructeur si l'écran est bien répertorié (ce qui n'est jamais le cas pour les matériels amateur), soit on se fie à des informations plus au moins fiables sur la technologie de l'écran. Par contre, il n'y a pas de problème avec la température de couleur et le gamma, qui sont choisis par l'opérateur — à condition que les circuits vidéo soient fiables. En règle générale, ce genre de produit donne des résultats plutôt médiocres avec les écrans plats.
On aura un bien meilleur résultat en effectuant la calibration avec un colorimètre, un appareil capable de mesurer les couleurs émises par l'écran. On pourra même obtenir un réglage complètement automatisé de l'écran (sans intervention subjective de l'opérateur) et une vraie caractérisation de ses primaires. En plus, l'appareil et le logiciel associé permettent de tenir compte des imperfections du moniteur et de ses circuits vidéo, qui feraient que la combinaison des primaires ne s'effectuerait pas tout à fait comme le voudrait le modèle théorique. Ces imperfections se traduisent par des corrections qui sont incluses dans le profil et qui sont ensuite prises en compte dans les routines ColorSync ou ICM. Ces sondes se trouvent facilement sur le marché dans la gamme 100-250 €. Parmi les constructeurs les plus connus, citons X-rite et Datacolor . Toutes ces sondes sont livrées avec des assistants qui vous prennent gentiment par la main ; il n'y a qu'à suivre le guide !
Pour la température de couleur, en pratique, il faudra opter entre 5000K et 6500K et on trouve des avocats pour les deux valeurs. En théorie, le meilleur choix serait 5000K, mais la vraie question est de savoir si vous avez un bon équipement pour comparer l'image à l'écran à son tirage sur papier — il en existe maintenant d'excellents aussi bien à 6500K qu'à 5000K. Si vous en avez un, vous étalonnez votre écran à la même température. Si vous n'en avez pas, le choix n'a aucune importance.
Le réglage de la luminosité est également très important — on recommande de travailler entre 100 et 120 candela/m2. Malheureusement, les sondes les plus économiques ne donnent pas accès à ce réglage. L'effet pervers est que le néophyte va souvent laisser son écran sur un réglage d'usine beaucoup trop lumineux et qu'il se plaindra ensuite que les tirages qu'il aura pu faire sont trop sombres. Il sera impératif qu'il diminue cette luminosité. Une recette simple pour cela : qu'il cherche à photographier une image toute blanche en plein écran. Si son appareil lui indique 1/30 sec à f/5.6 pour 200 ISO, c'est qu'il autour de 100 cd/m2. A lui ensuite de modifier (un peu) sa luminosité en plus ou en moins selon ses goûts, puis de passer à son étalonnage.
Attention, si vous avez une vieille machine ou un vieux Photoshop : en régle générale, ces logiciels de calibration ne fonctionnent pas correctement sous Windows si Adobe Gamma (ou équivalent) tourne en arrière-plan. On conseille généralement de veiller à que cela ne puisse pas arriver, soit carrément en supprimant Adobe Gamma, soit au moins en supprimant le programme Adobe Gamma Loader qui le lance en arrière plan.
Les néophytes se demandent souvent à quel rythme il faut refaire cette calibration pour pallier le vieillissement du moniteur. Je n'ai pas de réponse. Les «pros» du graphisme le refont très souvent (toutes les semaines ou plus souvent encore), mais j'ai dans l'idée qu'un amateur qui ne travaille pas 24 heures sur 24 pourra être infiniment moins exigeant. Recalibrez quand vous aurez la sensation de «perdre» vos couleurs ?
Rappelons que ce profil permet de traduire les couleurs exactes demandées par le logiciel graphique en composantes RVB à envoyer à l'imprimante. Il sert aussi à détecter les couleurs non imprimables afin que l'utilisateur puisse réagir en conséquence.
Il y a deux façons de se procurer ces profils. On peut d'abord utiliser des profils « génériques » tout faits. Par exemple, quand on installe un pilote d'imprimante, on installe automatiquement les profils prévus par le constructeur pour sa propre gamme de papiers (on peut aussi télécharger ces fichiers depuis le site web du constructeur). Bien entendu, si on préfère d'autres papiers, il faut aller chercher fortune ailleurs. On trouvera souvent sur le site du fabricant du papier des profils établis pour une grande variété des imprimantes les plus populaires du moment.
Ces profils tout faits donnent souvent des résultats très honorables, mais pas toujours. Et même quand ça marche, ils ne peuvent évidemment pas tenir compte des petites particularités propres à votre imprimante ou des papiers qui n'ont pas été prévus par le constructeur. L'autre méthode consiste donc à établir les profils adaptés à votre imprimante, et il y a deux façons de s'y prendre :
Cette question ne se pose pas pour vous si tous vos profils proviennent de logiciels tournant sur votre machine (installation de pilotes d'imprimantes, logiciels d'étalonnage pour votre écran ou votre imprimante) ; ces logiciels installent d'eux-même les profils au bon endroit.
Par contre, si vous vous procurez des profils sur Internet ou si vous vous faites faire des profils personnalisés, il faudra les installer vous-même dans votre système :
Cette étape est particulièrement importante quand on fait soi-même (ou qu'on fait faire) des profils sur mesure pour sa propre imprimante. En effet, on n'est jamais à l'abri d'une erreur de manipulation et il convient de la détecter au plus tôt.
Faute de matériel spécialisé — et des connaissances ésotériques pour s'en servir —, on ne peut guère que procéder à l'intuition. La méthode générale est d'imprimer une image de test et de voir si le résultat a une bonne tête. Normalement, si le moniteur est correctement étalonné et si vous êtes bien installé (pas de lumière vive autour de l'écran ou sur celui-ci), vous devez avoir un bon accord entre l'image à l'écran et l'image imprimée, voire excellent — attention, ne réclamez tout de même pas l'identité entre l'écran et le papier, surtout si vous n'avez pas un éclairage normalisé à la même température de couleur que votre moniteur.
On trouve de nombreuses images sur le web pour faire cet examen. Parmi nos favorites, citons celles de http://www.inkjetart.com/custom/ ou de http://www.pixl.dk/. L'impression des visages et des gammes de gris sera très révélatrice.
Si votre imprimeur utilise ces techniques de gestion de la couleur, en règle générale, il vaudra mieux ne pas tenter vous-même de faire la conversion dans le profil d'imprimante ; envoyez-lui plutôt votre fichier dans son espace colorimétrique d'origine. Si vous faites la conversion, il faut être certain qu'il fera ensuite une impression brute de vos données RVB (ou CMJN) sans aucun retraitement (sinon, il y aura une double interprétation fâcheuse de votre image). Néammoins, la connaissance de son profil sera fort utile pour prévisualiser les résultats de l'impression.
Il arrivera très souvent que l'imprimeur externe ne suive pas les techniques de gestion de la couleur. C'est notamment le cas des laboratoires équipés de machines Fuji Frontier (ou des tireuses Agfa ou Kodak). Dans ce cas, l'espace colorimétrique de votre image sera complètement ignoré. Vous avez deux possibilités
Ces fonctions de gestion de la couleur ont été incluses en partie dans Photoshop Elements. En gros,
Il s’agit d’un sujet « chaud », pas encore stabilisé, pour lequel il importe d’éviter les confusions. Le problème ne concerne pas directement Photoshop mais le traitement des images RAW dans Camera Raw ou Lightroom ; il s'agit de passer des RVB bruts délivrés par le capteur aux couleurs exactes (connaissant la température de couleur) et c’est cela qu’on appelle calibrer l’appareil numérique ou encore relever son profil en jargon Camera Raw. Cependant, ce « profil » n’est pas un profil ICC comme ceux dont nous avons parlé tout au long de ce chapitre ; quand on voudra éviter toute ambiguité, on parlere de calibration DNG ou de profil DNG.
Les constructeurs de l’appareil ont évidemment intégré ce « profil » au logiciel interne de l’appareil (afin de produire des images JPEG satisfaisantes) ou à leur logiciel spécifique pour traiter les images RAW de cet appareil, mais ils n’auront généralement pas communiqué ce savoir-faire aux concepteurs de Camera Raw. Ceux-ci se seront donc débrouillés pour déterminer ce « profil »... mais il est arrivé que leur travail ne soit pas satisfaisant, de telle sorte qu’un besoin s’est fait sentir pour que les utilisateurs puissent établir eux-mêmes ce « profil ». A cette fin, Adobe a tout d’abord proposé un logiciel gratuit, DNG profile editor (toujours disponible en fin 2010), puis Xrite a sorti un logiciel payant Passport ColorChecker, dans les deux cas à utiliser en conjonction avec Camera Raw ou Lightroom. En gros, on photographie une mire étalonnée ColorChecker (cf ci-contre) et on lui redonne les bonnes couleurs automatiquement. Il semble malheureusement que l’amélioration attendue des couleurs ne soit pas forcément au rendez-vous, à en croire l’essai publié dans www.questionsphoto.com mais j’ai fait de mon côté quelques essais plutôt encourageants.
Un conseil de bon sens est que si Camera Raw ne vous donne pas des couleurs satisfaisantes par rapport aux sorties JPEG de votre appareil, commencez par essayer le logiciel RAW spécifique à votre appareil.
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